Je suis passionnée de broderie et je caressais l'idée d'initier mes élèves à cette passion depuis quelque temps.
J'ai fait part de cette idée sur le forum DMC (forum de brodeuses) et une gentille mercière, PORATTO, m'a proposé de me fournir des kits afin de réaliser mon "rêve".
Quand on y pense, comme çà, sans plus, ça parait être une bonne idée.
Quand on creuse un peu, ça paraît déjà plus compliqué.
Quand on s'y met, au début, c'est l'enfer!!!!
Quand on s'accroche, on trouve des solutions et ça finit par donner un résultat. Pas toujours très conforme à ce qu'on visait au début, mais on a un résultat.
Et j'avoue qu'avec du recul, je me suis aperçue que j'avais été très très ambitieuse, mais qu'une fois mon objectif redéfini, je suis contente !
Et même peut-être que je m'y remettrai une année, prochaine..... différemment, et avec mon expérience déjà vécue pour me guider!
Pendant les grandes vacances, j'ai défait les kits: ce serait plus facile pour l'organisation dans la classe: j'ai trié les fils par couleur, surfilé les toiles, rassemblé grilles et aiguilles.
J'ai acheté de la toile aïda 4 points au centimètre (que j'ai coupée et surfilée) , des tambours à broder et des aiguilles à canevas.
DMC m'a fourni des échevettes et du coton perlé.
Pour commencer, il faut savoir que broder requiert de nombreuses compétences dans le domaine de l'espace:
- le dessus et le dessous de la toile,
- le dessus et le dessous du travail,
- situer la place de l'aiguille par rapport à la toile,
- savoir s'il faut piquer par dessus ou par dessous,
- repérer les lignes de trous (dans la toile aïda,
- repérer la ligne de trous sur laquelle on va travailler,
- se repérer sur le modèle,
- transposer du modèle à la toile,...
et je crois que j'en ai oublié.
Il faut aussi une bonne coodination oculo-manuelle pour réussir à piquer l'aiguille dans le trou: par dessus, ça va encore, mais par dessous, c'est une autre histoire: on ne voit pas où on pique!
J'ai commencé par préparer des petits jeux de laçage pour apprendre à faire les croix.
Ils fonctionnent sur le modèle d'un jeu que j'avais dans la classe:
on met son pouce sur le dessin du pouce (à gauche) et on suit les flèches: on a terminé quand on arrive au "petit bonhomme qui rigole".
Le numéro 1 (le plus simple)
Le deuxième:
les flèches ne vont pas jusqu'au bout.
Le troisième:
un peu plus compliqué:
arrivé là, on repart dan
d l'autre sens, en suivant les flèches.
Le quatrième:
la même chose sans les flèches.
Le cinquième (et dernier)
On fait des croix tout seul.
Dès la rentrée, les enfants se sont entrainés à l'accueil.
Puis, en mars, on passe aux choses sérieuses.
Je présente aux enfants une trousse et un cadre que m'a envoyé SylvieWinnie lors de la ronde des Sylvie .
Broder, c'est comme dessiner ou colorier un dessin avec des croix.
la motivation, pour les enfants, ce sera un cadeau pour la fête des mères.
Et c'est parti!
Profitant d'un moment où des mamans viennent lire des histoires en prenant les enfants par demi-classe, je commence, avec l'aide de l'AVS.
Je donne le matériel (toile montée sur le tambour, aiguille enfilée, avec un noeud au chas et un au bout du fil: on fait simple pour commencer!)
et je commence mes explications:
On repère les 2 lignes de points sur laquelle on va travailler et on fait une rangée de demi-points de croix.
Quand l'aiguille et le fil sont au dessus de la toile, on pique par-dessus.
Quand l'aiguille et le fil sont sous la toile, on pique par dessous.
C'est à ce moment que j'ai pris conscience de la difficulté: pour quelques uns, aucun problème; mais pour la plupart, catastrophe!
Pour les premiers, on a terminé les croix:
Pour les autres, j'ai trouvé une solution de "secours": on va faire du point de devant: une seule ligne à repérer, ce sera bien assez!
Après ce "brouillon", nous sommes passés aux choses sérieuses: j'ai profité du moment où nous sommes en demi-groupe pour ce moment "broderie".
Les plus dégourdis, armés de leur "grille", du fil de la couleur choisie et du reste du matériel, se sont installés à table pour commencer .
Pour les autres, j'ai dessiné un coeur au stylo sur la toile et ils se sont installés sur les bancs, en face de moi.
Dès qu'il y avait un problème (fil parti ou terminé, ligne finie, erreurs,...) ils faisaient une file devant moi e je réglai la situation.
La file était souvent longue...
Mais tout doucement, on a avancé!!!
Pour ce système, j'ai fait travailler les enfants sur "l'envers".
Et voilà le travail !!!
(l'endroit qui en fait , est l'envers)
(l'envers qui en fait , est l'endroit).
Pour terminer, j'ai moi-même brodé le tour.
Pour ceux qui ont fait du point de croix, le dessin se suffisait à lui-même.
Après avoir investi autant de temps et de patience (tant pour moi que pour les éloèves!), il fallait quelque chose de spécial pour mettre en valeur ces chefs d'oeuvre !
J'ai donc découpé des cartes avec un "passe-partout où j'ai collé la broderie, en faisant attention à ce que les couleurs se marient et mettent en avant la broderie.
Voici le pas à pas en photo:
Le matériel de découpage et de collage, ainsi que de la cartoline de couleur et papier iridescent.
J'ai travaillé à partir d'un gabarit: pour reproduire autant de cartes, (27!) c'est plus pratique!
J'ai donc découpé dans une cartoline blanche le gabarit de la carte elle-même,...
le gabarit du décor,...
et le morceau qui sera collé par dessus la broderie, à l'intérieur de la carte, pour la propreté.
Ensuite, je suis passée à la "production industrielle":
D'abord, coller la "décoration" sur la carte,
Puis, découper la broderie à la bonne dimension (celle du "trou" de la carte, plus un centimètre sur chaque côté)
Encoller les bords du trou de la carte, côté intérieur,
Veiller à bien centrer la broderie:
Puis en coller et coller le "cache".
Il ne restait plus qu'à coller "l'écriture" à l'intérieur.
Voici donc la galerie des cartes de fête des mères des élèves de ma classe:
Seuls 2 enfants n'ont pas réussi, plus par manque de concentration et de patience que pour autre chose.
Et ces quelques séances ont éveillé des passions:
la broderie de Léonie et son modèle,....
le canevas de Corentin et celui de Margaux.
Même après tous ces changements, la copie reste à revoir.... pour faire autre chose, peut-être!
Cet article est un peu long, mais j'espère qu'il pourra servir à des collègues.
N'hésitez pas à me faire des remarques, me donner des idées ou me faire part de votre expérience, car malgré tout, je pense que je recommencerai un jour!